La fin du long parcours d’un grain de poussière qui termine sa période d’errance aérienne dans un globe oculaire. Commence alors une vie aquatique dans l’extrême humidité de l’œil. Ce grain de poussière qui gratte, gratte, gratte, dessine au grès de son déplacement de jolis filets de sang dans le blanc de l’œil. Ce dessin n’est pas sans rappeler les contours du fleuve aux abords duquel de grandes nuées de poussière s’élevaient…
C’est la première fois de sa vie qu’il laisse une trace en se déplaçant. Plus l’œil bouge plus il dessine et inversement. Il pressent que l’œil aura le dessus.
Il le sait au plus profond de lui-même, il y aura une intervention extérieure pour le déloger. Le combat est déloyal, perdu d’avance. Etre seul en plein danger c’est ressentir la solitude directement dans ses tripes. Soudain il est happé vers le coin de l’œil…